Né à Sorel en 1957, Éric Cayla demeure à Saint-Étienne-de-Bolton dans les Cantons de l’Est. Quoiqu’il travaille principalement à Montréal, la profession de directeur de la photographie qu’il exerce depuis plus de trente ans, l’appelle fréquemment sur des lieux de tournage à l’extérieur du Québec.

L’impressionnante filmographie de Cayla où figurent autant des œuvres documentaires, notamment Les Voleurs d’enfance (2005), que de fiction telles que Babel (1999), Karmina (1996), Le Sexe des étoiles (1993) ou Cap Tourmente (1993), de même qu’une multitude de téléfilms et séries télévisées comme Bellevue (2017), Haven (2010-2014), Durham County (2009-2010), Dead Zone (2007), etc.; lui aura valu de nombreuses nominations dans la catégorie « meilleure direction de la photographie » au Québec de même qu’à l’étranger. Par ailleurs, en 2014 Éric Cayla s’est vu décerner le Kodak New Century Award par la Canadian Society of Cinematographers, un prestigieux prix rendant hommage à sa remarquable contribution dans l’art cinématographique.

Les passions d’Éric Cayla pour la photographie et le cinéma lui sont venues dès l’adolescence et depuis il n’a jamais cessé d’être fasciné par les phénomènes de captation et d’empreintes de la lumière. Dans le cadre de l’exposition inaugurale du collectif ART SESSION MTL, Éric Cayla nous présente trois œuvres photographiques issues de la série intitulée Templum dont certaines ont fait l’objet d’une exposition solo en 2014 à la Parentheses Gallery à Halifax.

Amorcée au début des années deux milles, Templum qui s’inscrit dans la continuité d’une démarche intuitive s’imprègne de la sensibilité visuelle à fleur de peau de son auteur. L’artiste nous entraîne dans ses arrêts sur image; dans ses contemplations de sujets d’apparence familière mais qui toutefois côtoient l’étrange.

Éric Cayla exploite les vertus sensuelles de l’écorce des arbres : L’écorce est la « texture », « la source de lumière » est le pinceau et « le spectre de lumière » est la peinture. C’est avec ce concept en tête que les images ont été créées sur des plaques de films  4″x5″ utilisant l’écorce comme canevas et des projections de diapositives 35mm comme source lumineuse pour créer les formes et les couleurs.  E.C.

À la manière d’un support-surface et à l’instar d’une toile de fond réceptive aux pigments de couleur, la peau des arbres (avec son grain, sa texture et ses motifs) joue ici le rôle de canevas.

Texte : Céline Mayrand